Friday, May 15, 2015

Un Neuchâtelois aux Amériques en 1850

A recent article from the L'Express of Neuchâtel on the French book launch.

Un Neuchâtelois aux Amériques en 1850
Un ouvrage éclaire sur un objet du Musée d'ethnographie.

C'est un récit de voyage particulièrement intéressant pour le Musée d'ethnographie de Neuchâtel (MEN) qui y a été dernièrement présenté. Le périple aux Amériques en 1852-53 d'Henri de Büren, châtelain de Vaumarcus et fils du dernier baron de Büren, vient de faire l'objet d'une publication dans la collection Ethno-doc aux Editions d'en Bas (Lausanne). "Voyage aux Amériques, lettres et journal d'un jeune baron neuchâtelois" permet un "coup de sonde" très intéressant dans les collections du musée.

Plus précisément, l'ouvrage offre un éclairage nouveau sur un objet dont a fait don au musée Henri de Büren lui-même à son retour: une parure Mundurucú, du nom d'une ethnie brésilienne. "Nous sommes passionnés par la connaissance de notre fond. Lorsqu'on peut mieux le connaître, on se précipite. Ces projets sont du pain béni pour nous", explique Marc-Olivier Gonseth, conservateur du MEN. Lequel musée, par le biais de l'historienne Sara Sánchez del Olmo, a dès lors assisté les auteurs de la publication, Olivier Pavillon et Diane-Laure Frascoia.

Préjugés et ironie
Cette dernière a présenté un voyageur aux "forts préjugés" et au "regard ironique" sur ce qu'il découvrait. Débarqué aux Etats-Unis, Henri de Büren, botaniste, y rencontre Louis Agassiz à Boston, découvre les chutes du Niagara - qu'il juge "spectaculaires pour un Américain, mais pas assez pour surprendre un Suisse" - et immortalise les paysages en crayonnés ou aquarelles. Il poursuit son voyage en Amérique centrale puis du Sud avant de rentrer.

C'est son arrière-arrière-petit-fils Jean-François de Büren, dont le grand-père a émigré en Californie, qui a redécouvert le journal de son ancêtre et a oeuvré à sa publication. A Neuchâtel pour cette présentation, l'Américano-Suisse dit se reconnaître en partie en cet aïeul. "C'est un sentiment assez complexe. Je me voyais en lui en lisant ses lettres. Mais certaines lectures étaient assez difficiles pour moi en tant qu'Américain, notamment par rapport à ses propos sur les Noirs", note-t-il, faisant référence au racisme ambiant de l'époque.

"Vers la fin de son voyage, il a commencé à se poser des questions sur le sujet", dit Jean-François de Büren, estimant que son aïeul a grandi au fil de ses découvertes. "Il a changé la trajectoire de notre famille, en pressentant que l'avenir se situait en Amérique."

Le descendant du voyageur espère aujourd'hui la concrétisation d'un projet documentaire, voire cinématographique, sur son aïeul. Les auteurs et le musée, eux, lancent un appel concernant les oeuvres d'Henri de Büren. La majorité des dessins qu'il a réalisé aux Amériques ont été perdus dans les années 1920 et dorment peut-être dans une malle de la région. MAH

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